mardi 24 août 2010

Sam サム, l'ami du Kansai 関西

Mon ami, Sam
 Au pays du soleil levant, quand tu croises un étranger il te fait souvent un large sourire. A mon arrivée je répondais gêné juste d'un signe de tête. J'étais venu au Japon pour apprendre la langue en immersion totale, pas pour me faire des amis étrangers et discuter en Anglais (J'avais une expérience précédente en Allemagne ou rester trop entre Français avait empêché mes améliorations linguistiques) . Je ne comprenais pas ce que ce salut amical voulait dire mais avec le temps j’ai appris a lui trouve une signification : « Ça va, tu t’en sors ? Tiens le coup car c’est pas facile pour nous au Japon », voila ce que cela signifie.


 D'après mon expérience il y a deux types d'étrangers vivant sur place. Il y a celui qui vient car il adore le pays (généralement il est détenteur d'un visa Working Holidays), prêt a tout il s'investit au niveau linguistique, il est prêt a se rabaisser afin d'obtenir un visa lui permettant de prolonger. son séjour Le second type est celui qui s'est retrouve la par hasard, la plupart du temps expatrie par une multinationale, il vit avec tout le confort et n’a pas besoin de se soucier du riz quotidien. Si je dois me situer je dirais que j'appartiens au premier type mais par contre je ne me rabaisserai jamais ! Ça me rappelle quand je voulais faire du Couch Surfing en Norvège en Mai dernier.J’avais envoyé des messages a droite a gauche et ne recevais que des réponses négatives (comme pour le taff). Un gars m’a même répondu « Tu es un guerrier, d’aucune façon je ne t'hébergerai ». Ce message m’avait vraiment fait plaisir car oui je suis un guerrier.

ミオール神戸、サンチカ
 C’est en parlant au premier type d'étranger, les « trimeurs » que tu apprends le plus. Ils doivent se battre au quotidien pour gérer visa, logement, boulot, etc. Vivre avec un arubaito アルバイト est loin de te rendre libre (Arbeit macht frei), surtout au début quand tu n’es pas bien informe. Trouver des jobs a 1300 yens de l’heure n’est pas donne a tout le monde, pour ma part j’ai même commence a 700 donc c’est pour dire. C’est a cette période que j’ai rencontre Sam. Kaori, Ma collègue avait surement du lui dire qu’un Français travaillait au SPARKS et donc il est venu discuter. Il aimait le foot comme moi et avait envie de jouer donc j’ai garde son contact. De fil en aiguille on est devenu inséparable. Il me filait ses renseignements et je lui filais les miens. Grâce a lui j’ai pu travailler dans une grande pâtisserie Japonaise appelée Chidoriya 千鳥屋 et lui a pu travailler chez Mitsubishi 三菱, la zaibatsu 財閥 par excellence.

"Listen to me everyone, it's about your future."
Sam appartenait a un autre type de personne, il était venu au Japon pour tenter sa chance, acquérir une expérience exotique. Sur les recommandations d'un groupe de Japonais rencontre a Paris, il avait fait ses valises. Ce qui est bien avec lui c’est qu’il s'intéresse a tout sans être un Otaku (l'inverse de moi). Il a un radar a la place du nez et c’est lui le meilleur guide culinaire du monde (A quand la reconversion?). Franchement on en a des souvenirs. Tous ces onsens,  notre passion pour la calligraphie, sa création d’'équipe de foot (Qui avait pour nom Todai motto Kurashi  燈台下暗し, littéralement "Au pied du phare il fait sombre", proverbe Japonais ou Kotowaza ことわざ qui exprime le fait que des choses se passent dans notre entourage sans qu'on en prenne parfois attention. Cela faisait référence aux équipes de J League qui vont chercher des étrangers dans les pays lointains au lieu de s'intéresser a ceux présents sur le territoire.), les rendez vous dans les stations, les minis voyages, et le top de l'amitié : le « je saute par la fenêtre du train tu viens ? »(Bah ouais un guerrier ca sort pas par la porte lol).

La cuisine, l'endroit des discussions au sommet
 Ce qui est fort avec lui c’est qu’avec trois franc, six sous il ne perd pas espoir et arrive a créer son univers. Son appartement de Shonai 庄内 en était la preuve. Un endroit vraiment exceptionnel (bien sur j’avais la clef hehe). Petit quartier commerçant au Nord de la rivière Yodogawa 淀川, juste après Juso 十三, le quartier n’est pas très apprécié des Japonais et donc il est possible d'y trouver des logements spacieux a des prix intéressants (sans shikikin 敷金 ni reikin 礼金, tous deux cadeaux en cash au propriétaire). Pour 50000 yens il avait un joli 3 pièces tout en tatamis. Il n’avait rien acheté mais tout récupérer dans la rue ou chez des gens et franchement c'était comme neuf. Ma copine le détestait, elle ne supportait pas que j’aille délirer avec lui, car c'était vraiment ca, un ami comme Sam me permettait de m'évader du Japon et de ses barrières. Je l’ai rendu ouf avec mes plans onsen a 2h du matin et mes marches de folie.

Les cours de Manabe Sensei au 兵庫国際交流協会
 Mes amis se comptent sur les doigts d’une main et, lui, même si c’est un enfoiré de première il en fait parti. Il était la touche étrangère dont j’avais besoin dans mon univers 100% Nippon. Je le remercie d’avoir hébergé mes différents amis malgré les problèmes qu’il devait surmonter et j’ai été triste quand il n’a pas pu renouveler son visa, faire sa Sayonara sale et quitter le pays. J’ai discute avec un grand chef d’entreprise qui était au Japon depuis 20 ans (et ne parlait pas un mot de Japonais bien sur) et il m’a avoue que le plus dur pour lui était de voir partir les gens. Le départ de Sam a vraiment change beaucoup de chose, je veux dire quand je suis perdu la nuit a Matsusaka 松阪, qui m'appelle (car j’ai jamais de forfait bien sur) pour me diriger sur Google Map: Mister Sam. Finalement on a quitte le Kansai le meme jour et cela va nous permettre d'évoluer car le Kansai on l’aime mais il tend a nous rabaisser. Je suis venu a Tokyo et il est parti a Séoul. Je lui souhaite bonne chance la bas, connaissant le pays et ses habitants je suis sur qu’il s’y plaira et recréera un univers magique. J'attends avec impatience mon prochain voyage dans la péninsule pour copier sa clef et profiter de ses bons plans.

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