jeudi 23 septembre 2010

Retour aux sources

 Le couinement des lattes lissées par l’usure du Chion In 知恩院, ce sentiment de fraicheur ressentit en glissant sur ces rainures centenaires, c’est a ce moment que j’ai réellement compris pourquoi sur un coup de tête j’avais quitte le Kanto 関東 a l’aube et traverse le pays en train.
Tournage dans une ruelle de Gion 祇園
 Lors de mon départ en Février dernier je ne pensais pas ne plus retourner dans le Kansai  関西  et encore moins ne plus y vivre. Je ne pense pas que cette région soit forcement plus formidable qu’une autre mais pour moi c’est ici que j’ai mes racines. J’ai tout de même vécu dans une famille, étudié durant une année, rencontré une fille fantastique, des amis formidables, fait mes premiers pas dans le monde du travail Nippon, etc. Le plus difficile a été de perdre l’aspect traditionnel Japonais que je retrouvais a chacune de mes excursions a Kyoto. 京都. Ma doctrine était de m'y rendre au moins une fois par mois car selon moi une richesse culturelle immense (qu'on néglige quand on y vit) y est a découvrir (D’ailleurs le niveau du Kyoto Kentei 京都検定, test d’aptitude sur la ville Kyoto, est très relevé). Je ne suis pas le photographe passionné ou bien le collectionneur de Netsuke 根付 mais j’apprécie l'atmosphère de la cite  millénaire a ma manière .
Bassin a poissons rouges devant le restaurant U
 La ville, bétonnée et suivant un quadrillage a l'Américaine, n’inspire pas la zen attitude au premier abord. A la différence de Paris ou la Tour Eiffel saute aux yeux, on ne va pas tomber sur le Pavillon d’Or 金閣寺  « par hasard ». A Kyoto chaque endroit a un accès spécifique, une position prédéterminée et faute de suivre un guide détaillé il est très facile de passer a cote des attractions majeures. D’ailleurs j’ai mis du temps avant de visiter le sublime Sanjusangendo 三十三間堂 (un des plus grands temples de la ville) car d'extérieur il n’a pas forcement attire mon attention. Il faut dire que dans une ville ou des milliers de temples défilent les uns a la suite des autres on ne sait plus trop ou donner de la tête. Sans être un féru d’architecture je peux néanmoins affirmer qu’aucun ne se ressemble et que chacun laisse un sentiment différent. Je pourrais parler de cette ville pendant des heures, a l’image de Venise, elle me fait cet effet d’un voyage dans le temps mais surtout me procure ce sentiment d'évasion.
Petit déjeuner face a l'océan scintillant du Meriken Park メリケンパーク avec Agu
 Ayant vécu trois années dans le Kansai j'étais bien a la peine quand fut venu le moment de trouver un hébergement (Pour information j’ai prévenu les gens le vendredi de mon arrivée le lendemain mais bon comme ca ca leur a donné une excuse toute faite pour refuser...). Car pour moi hors de question de loger a l'hôtel, cela aurait été comme être mis a la porte de chez soi. J'allais finalement annuler mon voyage lorsque Augustin, un ami Espagnol un peu réservé avec qui je n’arrivais pas forcement a communiquer m’a répondu qu’il n’y avait aucun problème « rendez vous a la station Hyogo 兵庫駅  a 22h30 ». Un rendez vous comme ca je ne pouvais pas dire non. Pas besoin de préparer de bagages, juste mon réveil a 5h30, je n’oublie surtout pas mon livre et j’embarque dans le premier train.
鉄人28号 & 鉄人1492号
 A mon arrivée mon sentiment a été mitigé car les personnes avec qui j’avais l’habitude de passer mon temps n'étaient plus la (Je le savais mais ca m'a fait quand même bizarre), je suis même allé jusqu'à mes anciens chez-moi. J’ai retrouve mon VTT toujours gare dans le parking de l’immeuble et après 5 minutes de révision (air et surtout antirouille) chez CONAN, home center de mon cœur, j’avais repris ma vie quotidienne. Le tour du Meriken Park メリケンパーク a fond les manettes alors que les couples de jeunes mariés sortent de la chapelle de l’Oriental Hôtel, les Koroke コロッケ de Motomachi 元町 (nom de la station ou se trouve le quartier chinois de Kobe), la porcelaine de SanoYa サノヤ et mon cigare au premier étage de Mosaic avec ma bière Suntory Premium accompagnée de la vue sur le port, tant de sentiments qui m’ont remis dans l’ambiance. J’ai bien sur passe du temps avec des personnes que j’apprécie mais aussi a en découvrir des nouvelles comme Agu avec qui je suis enfin allé voir Tetsujin 28 鉄人28号, le robot de Shin Nagata 新長田 et l’ai converti au sento 銭湯 (il ne voulait plus émerger lol). A notre sortie il était 4h30 du matin, on a mange une gelee ジェリ (espèce de gélatine qui se déguste a la façon d'un yaourt) devant le Grand Bouddha de Hyogo 兵庫大仏 et j’ai renfourché mon velo et suis reparti a pleine allure pour Yokohama.

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